- MALINES
- MALINESMALINESVille de la province d’Anvers, située sur la Dyle, au nord de Bruxelles, Malines (en néerlandais, Mechelen) est la métropole religieuse de la Belgique. Mentionnée pour la première fois au milieu du IXe siècle, lors du traité de Meersen, elle fut dès son origine vouée au culte de saint Rombaut, à qui une abbaye était dédiée. Siège d’une seigneurie, elle appartint aux princes-évêques de Liège et au comte de Flandre, Louis de Male, pour devenir ensuite propriété des ducs de Brabant. Pendant la période bourguignonne, Charles le Téméraire y fixa, en 1473, le Parlement, cour de justice suprême des Pays-Bas. Le début du XVIe siècle correspond à sa plus brillante période: en effet, Marguerite d’Autriche, tante de Charles Quint et, plus tard, gouvernante des Pays-Bas en son nom, y fixa sa résidence en 1507 pour y rester jusqu’à sa mort en 1530. Elle s’y fit construire un beau palais, aujourd’hui transformé en palais de justice. Cultivée et aimant les arts, la gouvernante entretint une cour brillante, attirant les peintres Gossart et Van Orley, ainsi que des philosophes, dont Érasme. Sous ses auspices fut édifiée la tour de la cathédrale Saint-Rombaut, dont le carillon deviendra célèbre. Si l’industrie drapière, qui avait fait jusqu’alors la richesse de la ville, déclinait, elle fut relayée par celles du cuir vermeil et de la dentelle. En 1559, Philippe II obtint la création de nouveaux évêchés aux Pays-Bas: Malines fut érigée en archevêché, dont le premier titulaire fut Antoine Perrenot de Granvelle, ministre du roi, qui reçut en 1560 le titre de primat des Pays-Bas. Durant les guerres de Religion, la ville subit de nombreux dommages du fait des iconoclastes. Pendant la Première Guerre mondiale, le cardinal Mercier montra une résistance courageuse aux Allemands. Ce fut lui qui organisa, en 1921, les «conversations de Malines», premières rencontres entre théologiens catholiques et anglicans, qui devaient être une première étape dans le mouvement œcuménique.Le palais de la gouvernante Marguerite d’Autriche inaugure, au début du XVIe siècle, le style renaissant dans les Pays-Bas, par sa décoration à l’italienne. La cathédrale Saint-Rombaut constitue l’un des monuments les plus typiques du gothique brabançon avec sa tour massive en façade. La ville garde aussi plusieurs maisons, anciens refuges de couvents ou hôtels particuliers, tel celui du chanoine Busleyden, datant du XVIe siècle.• 1752; du nom d'une ville de Belgique♦ Dentelle aux fuseaux très fine, à fleurs bordées d'un fil plat. Pochette, blouse de malines.Malines(en néerl. Mechelen) v. de Belgique (prov. d'Anvers), sur la Dyle; 77 270 hab. Cap. de la draperie flamande. Dentelles. Industr.— Archevêché métropolitain de Belgique (avec Bruxelles). Cath. goth. St-Rombaut (XIIIe s.), halle aux draps (XIVe s.), églises du XVe s.⇒MALINES, subst. fém.Dentelle très fine primitivement fabriquée à Malines, ville de Flandre. Esther avait fixé par une épingle, sur ses magnifiques cheveux, un bonnet de malines, dit à la folle, près de tomber et qui ne tombait pas, mais lui donnait l'air d'être en désordre et mal peignée, quoique l'on vît parfaitement les raies blanches de sa petite tête entre les sillons des cheveux (BALZAC, Splend. et mis., 1844, p. 249). Voilà une petite chambre à coucher, un lit de bois noir, des rideaux de soie bleue et, jetés dans toute la chambre, des dentelles, des volants d'Angleterre, des garnitures de malines, des mouchoirs de Valenciennes, tout le travail de patience d'une araignée au bagne (GONCOURT, Journal, 1858, p. 455). Le comptoir débordait, elle plongeait les mains dans ce flot montant de guipures, de malines, de valenciennes, de chantilly (ZOLA, Bonh. dames, 1883, p. 493).Prononc. et Orth. :[malin]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1752 « dentelle de prix » (Trév.). Du nom de la ville de Malines en Belgique, célèbre pour ses dentelles et ses tissus : ainsi draps de Malines, 1296 ds HÖFLER 1967, p. 9; cf. aussi les formes mel(l)inas en a. dauph. (1429), a. esp. et a. aragonnais (cf. FEW t. 6, 1, p. 109a). Fréq. abs. littér. :18.malines [malin] n. f.ÉTYM. 1752; de Malines, ville de Belgique d'où est originaire cette dentelle (→ Malinois).❖♦ Dentelle très fine à motifs bordés d'un fil plat. || Pochette, blouse de malines.0 (…) considérez donc cette rosace merveilleuse que fait une rondelle de l'aubier du sapin examinée au microscope ! comparez-moi la plus belle malines à cela !Hugo, les Misérables, V, I, XVI.❖HOM. Maline.
Encyclopédie Universelle. 2012.